vendredi 30 octobre 2009

Du bonheur de lire Proust


"La possibilité de telles heures ne renaîtra
jamais pour moi. Mais depuis peu de temps,
je recommence à très bien percevoir si je prête l'oreille,
les sanglots que j'eus la force de contenir devant mon père
et qui n'éclatèrent que quand je me retrouvai seul avec maman.
En réalité ils n'ont jamais cessé; et c'est seulement parce que la vie
se tait maintenant davantage autour de moi que je les entends de
nouveau, comme ces cloches de couvents que couvrent si bien les
bruits de la ville qu'on les croirait arrêtées mais qui se remettent
à sonner dans le silence du soir."


Ces lignes de Proust, le troisième concerto pour piano
de Beethoven, la lumière encore chaude et déjà pâle qui
allume et éteint les murs du salon, poussières de beauté
qui scintillent dans cette journée automnale...


...comblent d'abord l'âme, créent le sentiment...
puis touchent le coeur et se transforment en bonheur.

Je vous embrasse. Anne